Epilogue

Notre maison flottante vidée de nos effets personnels, huit valises et sacs divers sont chargés dans la voiture où trône déjà la grosse boîte contenant le vélo d'Emmanuelle. Le mien, plus vieux, fera le bonheur d’une petite fille. 

Un rapide aller-retour avec deux objectifs. Accueillir la personne qui vient de Paris pour visiter le bateau, le lendemain de notre arrivée. Et le vider de toutes nos affaires. 

Tout se passe vite. Cinq jours pour organiser la visite du bateau, un tour en mer suivi de sa sortie de l'eau pour inspection de la coque au chantier naval, la rédaction du contrat de vente et caser toutes nos affaires dans ce que nous avons comme contenants, les peser et débarquer le tout.

Nous déambulons pour la dernière fois dans les rues de Santa Cruz de Tenerife. Le soleil est toujours présent, le vent également. C'est la fin de notre année dans les îles Canaries.

*  *  *

Il n’aura fallu qu’un coup d'œil de l’extérieur et du pont de Sea You Two pour que notre visiteur déclare que le bateau est beau. C'est un excellent signe qui va rapidement se confirmer.

Un père et sa fille, Long et Mai, français originaires du Vietnam, se portent acquéreurs de Sea You Two. Long, âgé de 74 ans, n'est pas un novice. Il a à son actif de longs voyages dans l’océan Pacifique et Indien. Leur projet est de traverser l’Atlantique en un premier temps, profiter des Caraïbes et ses eaux turquoises, pour ensuite peut-être rejoindre Tahiti où il a vécu. Curieux hasard, notre premier voilier avait été cédé à Georges qui totalisait 75 printemps.

Une petite visite du bateau. L'auriez-vous acheté ?

 

 

La fin d'un projet, c'est aussi l'heure d'un bilan.  

Le seul point négatif : la navigation dans les îles Canaries s'est avérée difficile voire dangereuse . Le vent et donc la mer sont toujours bien présents ici, surtout entre les îles qui forment un couloir et les prévisions météo ne sont pas fiables. Changement climatique oblige ?

Lors de notre voyage il y a quinze ans, en partant de la Méditerranée, nous avions démarré de façon beaucoup plus progressive. Arrivés au niveau des Canaries, nous étions déjà bien habitués à notre monture et aux conditions beaucoup plus difficiles. Cette fois-ci, nous sommes tombés dans le vif du sujet sans bien connaître le bateau et avec quinze ans de plus dans les jambes. Heureusement que Sea You Two possède moins de toile et est équipé d'une grand voile sur enrouleur. Il est donc plus facile à manœuvrer. Vous aurez sans doute aussi constaté, au fil de nos différents billets, que le bateau a eu besoin de réparations plus importantes qu'escomptées. C'est le risque avec un bateau d'occasion.

Nous nous sommes accordés le luxe d'essayer. Si cela s'avérait faisable, le projet était de remonter le voilier jusqu'en Méditerranée et de parcourir quelques grands fleuves jusqu'à des cités mythiques comme Séville. Et même, pourquoi pas, le ramener en Belgique par les voies navigables. Dans le cas contraire, simplement vendre le bateau sur place et repartir sur d'autres projets.
Les navigations de 12, 13 heures fatiguaient Christian plus qu'il n'en fallait, ce qui ne permettait pas d'envisager de longues traversées et certaines ont fait peur au Ti Mousse qui a décidé de ne plus encaisser cela.  

Au total un bilan positif, avec trois objectifs atteints : le soleil, des découvertes de toute beauté et de très belles rencontres tant parmi les voyageurs que parmi les gens du cru.

Pour le soleil, on n'aurait pas pu mieux choisir comme année. Vous qui avez encaissé 8 mois de pluie sans interruption comprenez certainement ce qu'on veut dire... 😡😂 (Oh, c'est pas bien ça de notre part !)

Au fil de nos articles et des photos postées, nous avons tenté de vous montrer que les Canaries sont magnifiques pour autant qu'on s'écarte des stations balnéaires, luna park géants, généralement situés dans le sud des îles.
Lanzarote et ses paysages lunaires. Fuerteventura et ses plages immenses. Gran Canaria, plus moderne et dynamique que sa voisine Ténérife qui reste pourtant notre préférée, tant par la diversité de ses paysages, (l'immensité du parc national du Teide, la plus haute montagne d'Espagne avec ses 3715m et les forêts mystérieuses du parc rural d'Anaga) que par le côté plus suranné de sa capitale Santa Cruz.  La Gomera qui, si vous nous avez bien suivis, s'est fait mériter. Pas bien grande mais oh combien jolie et authentique. 

Last but not least, nous avons rencontré des gens formidables, tellement gentils, accueillants, souriants avec dans l'ordre de leur apparition dans notre vie : 

Geert, notre tout premier voisin sur Aquadomus;  Willy et Sonya en vacances; Barbara, toujours de bon conseil, le sourire de la réception de la marina Rubicon; Daniel venu de Pologne sur Silhouet; nos voisins de ponton américains à Rubicon un soir de Noël; Sonja et Niels sur Marisol au taquet pour les arrivées musclées; les employés compréhensifs et souriants à l’accueil dans le port de Las Palmas; les fous rires avec Barbara et Robert sur Maxi; Sarah, Trevor and Lily nos voisins de ponton canadiens un soir de tempête à Las Galletas; les employés de Spinnaker, Diego, Marcello qui ont réalisé un travail précis et impeccable; Miguel, le commercial de Spinnaker au coeur d'or, altruiste et efficace; le sourire de Carmen et Ita qui nous assuraient des sanitaires étincelants à Santa Cruz; et enfin Kerry, notre voisin canadien anglophone, rencontré trop tardivement, rencontre trop brève mais intense.

En conclusion, nous avons trouvé les réponses à nos questions. De notre point de vue, le contrat est rempli.

Quelques dernières photos souvenirs qu'on vous livre, pèle-mêle, pour terminer en beauté !

Merci à vous, qui nous avez suivis, lus, soutenus.  

"Le partage est un pont qui relie les coeurs"  Jaë L. Phania

Ici, on balaie avec des feuilles de palmier.

 

Les ruelles très, très pentues de Taganana

 

Los Lavaderos

Parc rural d'Anaga

La forêt mystérieuse

Farniente sur hamac.  Elle est pas belle la vie !